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Titre :Le Bon Dieu
Compositeur(s) et-ou auteur(s) :Grenet-Dancourt, Ernest
Interprète(s) :Laugier, Pierre
Fichier audio :
Photo(s) :
PhotoPhoto
Support d'enregistrement :Cylindre
Format :Standard (enregistrement acoustique)
Lieu d'enregistrement :Paris, France
Marque de fabrique, label :Pathé blank, valise Columbia
Date de l'enregistrement :Avant 1900
État :Exc++, mauvaise gravure pendant 30 secondes
Vitesse (tours/minute) :148
Matériel employé au transfert :Archéophone, pointe Edison sur Ortofon, Elberg MD12 : courbe flat, passe-bas 4kHz, Cedar X declick, decrackle, dehiss
Date du transfert :28-01-2011
Commentaires :Texte du contenu ci-dessous. Ce cylindre provient de la valise de cylindres du comédien Pierre Laugier (1864-1907)
Texte du contenu :Le bon Dieu

On se plaint parfois qu'on n'invente
Rien d'utile, rien de nouveau.
Et qu'aucune idée importante
Ne jaillisse d'aucun cerveau :
Eh bien ! sans qu'on s'en doute, l'homme
A fait dans ce siècle un grand pas ;
Car il a découvert, en somme,
Que le bon Dieu n'existe pas.

Toujours, sur la machine ronde,
On avait caressé l'espoir
Qu'après avoir quitté ce monde,
Dans l'autre on pourrait se revoir...
Or, c'était une erreur complète :
Il n'est rien après le trépas.
Eh bien ! vraiment, cela m'embête,
Que le bon Dieu n'existe pas.

Souvent, je disais en moi-même :
" Un jour, — ni trop tard, ni trop tôt,-
Au milieu de tous ceux que j'aime,
J'irai me reposer là-haut. "
Car, enfin, sans être rosière,
Je n'ai pas fait trop de faux pas,
Et peux me montrer à saint Pierre.
Mais le bon Dieu n'existe pas.

Jadis, c'était l'erreur commune.
On croyait que, dans le ciel bleu,
Étoiles et soleil et lune
Prouvaient l'existence de Dieu...
Aujourd'hui, c'est une autre affaire,
Et les astres qu'on voit d'en bas
Aux hommes prouvent, au contraire,
Que le bon Dieu n'existe pas.

Pourtant une chose m'étonne
C'est que ce bon Dieu si longtemps,
Ait pu sans révolter personne
Se faire aimer de tant de gens
L'instruction obligatoire
N'existant pas encore, hélas !
Nul n'a deviné, c'est notoire,
Que le bon Dieu n'existe pas.

Je ne sais, mais je m'imagine
Qu'après avoir de l'univers
Rayé la puissance divine,
Tout s'en va marcher de travers ;
Oui, je crains que cela nous cause
Bien des soucis et des tracas,
Et détruise plus d'une chose,
Que le bon Dieu n'existe pas.

À tous ceux qui souffrent sur terre,
Aux infirmes, pauvres et gueux,
On promettait avec mystère
Qu'ils seraient les premiers aux cieux,
Et mille choses admirables
Avec beaucoup d'et cetera
C'est fâcheux, pour les misérables,
Que le bon Dieu n'existe pas.

Quand un enfant n'était pas sage,
On disait : " Dieu te voit, tu sais ! "
Il n'en fallait pas d'avantage :
Parler de Dieu, c'était assez.
Mais aujourd'hui, garçons et filles
Riront des mamans, des papas...
Ça contrariera les familles,
Que le bon Dieu n'existe pas.

Lorsqu'un docteur par maladresse
Laissait trépasser un mortel,
Il accusait avec prestesse
De cet accident... l'Éternel.
Mais plus de volonté divine,
Docteur, pour sortir d'embarras.
Ça va gêner la médecine,
Que le bon Dieu n'existe pas.

Lorsque de l'océan l'orage
Soulevait les flots furieux.
Les matelots, perdant courage,
Imploraient le secours des cieux ;
Ils croyaient qu'à l'heure suprême,
Un Dieu leur ouvrirait les bras...
Pour ceux-là, c'est dur, tout de même,
Que le bon Dieu n'existe pas.

Jusqu'ici, sans vouloir le dire,
Bien des gens vivaient sagement
De crainte d'aller un jour cuire
Dans le royaume de Satan.
Crois-tu, maintenant, loi civile,
Qu'à les dompter tu suffiras ?
Ça tuera les sergents de ville,
Que le bon Dieu n'existe pas.

Enfin, pour moi, cela m'enlève,
Sans parler aussi du passé,
Pour l'avenir plus d'un doux rêve,
Que j'avais longtemps caressé.
Au milieu de nos temps moroses,
Du Dieu qu'on nie avec fracas,
J'espérais avant tout... deux choses...
Mais le bon Dieu n'existe pas.

J'espérais que de leur folie
Il guérirait nos députés,
Et que par lui la chambre unie
Commettrait moins d'absurdités ;
Puis, j'avais aussi l'espérance
Que Dieu, dans les prochains combats,
Viendrait au secours de la France...
Mais le bon Dieu n'existe pas.

Qui reconnaît Dieu s'humilie,
Voilà le fait. Pourtant, deux mots :
Est-ce que ça nous glorifie,
De passer pour des animaux ?
Si je ne suis plus qu'une bête,
En supprimant Dieu,... dans ce cas,
Je le déclare : je regrette
Que le bon Dieu n'existe pas.

Et, tenez, malgré tout, je pense
Que bien des gens continueront
A reconnaître sa puissance,
Et longtemps encore le prieront.
Ma foi, l'exemple est bon à prendre :
Quand nous aurons sauté le pas,
Il sera toujours temps d'apprendre
Si le bun Dieu n'existe pas.

Ernest Grenet-Dancourt, 1884



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